Goliathus-Goliatus
Collège et autres nouvelles

Collège et autres nouvelles

Goliathus

Synopsis

J'ai réuni dans ce recueil des textes courts à l'écriture « blanche », sensiblement différente de la prose de mes romans, et aux thématiques intimes. 

Je revisite des souvenirs d’enfance, comme dans les nouvelles « Collège », « Le Diseur de bonne aventure », « Le cochon m’a piquée », ou encore « les Issambres, 1981 » ou cherche à capter un instantané de vie, pour raconter le portrait touchant d’une femme SDF dans « l’Encombrante (publiée)», celui sans jugement de DSK dans « l’Affaire , celui d’une amie « bohème » et peut-être le mien dans « DRH, ne pas D.ran.G ! ». 

Enfin dans « L’Eléphant », « Loups » et « Monstres », je replonge dans un univers étrange et fantastique que j'affectionne, afin d'exorciser mes peurs infantiles.

Genèse

La majorité de ces textes courts a été rédigée dans le cadre de l’atelier d’écriture Aleph à Paris. 

Extrait

Collège

 J’ai 11 ans à l’époque, et j’en parais 8. Pour moi, l’enfer commence à la récréation. Je suis vaguement conscient que ma figure d’ange m’attirera des moqueries et des désagréments ; alors je me tiens sagement à l‘écart des grands. Je porte des lunettes que mon père a choisies pour moi, des montures bon marché et grossières qui répondent au seul critère de correction, des verres comme des loupes pour mon strabisme divergent. Je suis un garçon à lunettes. Les autres m’affublent d’un sobriquet un peu niais, un peu honteux. D’autres quolibets aux rimes faciles cristallisent plutôt le retard de ma puberté, en présageant de mes affinités particulières. 

A cette époque, faute de sexualité, je suis encore bien loin d’imaginer mes futures inclinations ; je relis souvent les Fantômette de mon enfance.

« Driiiiiiiiiiiiin ! » La sonnerie de la récréation est vécue comme une délivrance par tous les élèves, sauf quelques-uns dont je suis, pour lesquels commence un vrai calvaire. Les dangers sont plus volontiers crus que réels, mais comment différencier les uns des autres quand on a 11 ans. Les classes de 6e et de 5e encore majoritairement composées d’enfants timorés y côtoient les 4e et surtout les 3e, les plus grands, parmi lesquels ont germé les mauvaises graines de l’adolescence : les teigneux, les canailles, la fripouille, en petit clan ou en meute, jamais bien téméraires, cherchant plutôt, à l’instar des lycaons ou des hyènes, l’antilope isolée et faiblarde au gibier plus coriace apte à se défendre. 

Moi, j’ai le profil idéal d’une proie. C’est mon côté gazelle. (…)